IREX - Introduction à virt-manager
Besoin de gérer des machines virtuelles sans complications ? Découvrez comment maîtriser virt-manager étape par étape."
SOMMAIRE :
1. Introduction
virt-manager (Virtual Machine Manager) est un outil graphique open source pour gérer des machines virtuelles via libvirt. Il utilise KVM/QEMU comme hyperviseur sous-jacent et offre une interface utilisateur intuitive pour créer, configurer et administrer des machines virtuelles sous Linux. Contrairement aux solutions propriétaires, virt-manager s'intègre parfaitement dans l'écosystème Linux et exploite pleinement les capacités de virtualisation natives du noyau. Cet outil représente la solution de référence pour la virtualisation sur les distributions Linux modernes. Dans ce guide complet, nous explorerons toutes les facettes de virt-manager, depuis l'installation jusqu'aux fonctionnalités avancées, en passant par la création et la gestion de machines virtuelles. Que vous soyez administrateur système, développeur ou simple utilisateur curieux, ce guide vous donnera toutes les clés pour maîtriser cet outil puissant.
2. Avantages de virt-manager
virt-manager se distingue par plusieurs avantages significatifs qui en font un choix de premier plan pour la virtualisation Linux :
- Interface graphique conviviale : Plus accessible que la ligne de commande pour les utilisateurs moins techniques
- Gestion complète des VMs : Création, modification, surveillance et administration centralisées
- Intégration native : Utilise les technologies de virtualisation Linux natives sans couche d'abstraction supplémentaire
- Performance optimale : Accès direct aux fonctionnalités KVM pour des performances maximales
- Gratuit et open source : Alternative libre aux solutions propriétaires coûteuses
- Extensibilité : Compatible avec l'écosystème libvirt et ses nombreuses extensions
3. Installation de virt-manager
L'installation de virt-manager varie selon votre distribution Linux. Voici les procédures pour les distributions les plus courantes :
a. Sur Ubuntu/Debian
sudo apt install virt-manager libvirt-daemon-system libvirt-clients bridge-utils
sudo usermod -aG libvirt $USER
sudo usermod -aG kvm $USER
b. Sur CentOS/RHEL/Rocky Linux
sudo systemctl enable --now libvirtd
sudo usermod -aG libvirt $USER
c. Sur Fedora
sudo systemctl enable --now libvirtd
sudo usermod -aG libvirt $USER
d. Vérification de l'installation
Une fois l'installation terminée, vous pouvez vérifier que virt-manager est correctement installé :
which virt-manager et # Lancer virt-manager avec
virt-manager

Vérification de l'installation avec la commande which virt-manager
4. Premier lancement de virt-manager
Une fois l'installation terminée, vous pouvez lancer virt-manager de plusieurs façons :
a. Méthodes de lancement
- Via le menu graphique : Applications → Outils système → Gestionnaire de machines virtuelles
- Via terminal : Tapez simplement
virt-manager
- En mode administrateur :
sudo virt-manager
(si nécessaire)
b. Interface principale
Au premier lancement, virt-manager présente une interface claire et organisée :

Interface principale de virt-manager avec la VM RockyLinux déjà créée
L'interface de virt-manager se compose de plusieurs éléments clés :
- Connexion QEMU/KVM : Hyperviseur configuré par défaut pour la virtualisation locale
- Liste des VMs : Zone centrale affichant toutes vos machines virtuelles (comme "RockyLinux" dans l'exemple)
- Barre d'outils : Icônes pour créer, démarrer, arrêter et gérer les VMs
- Panneau d'état : Informations sur l'utilisation CPU et mémoire visible à droite
- Statut des VMs : Indique si les machines sont éteintes, en cours d'exécution ou en pause
5. Créer votre première machine virtuelle
La création d'une machine virtuelle avec virt-manager suit un processus guidé en plusieurs étapes. Voici le détail complet de chaque phase :
a. Démarrage de l'assistant
Pour créer une nouvelle VM :
- Cliquez sur l'icône "Créer une nouvelle machine virtuelle" (icône d'ordinateur avec un +)
- L'assistant de création s'ouvre et vous guide à travers 5 étapes distinctes

Lancement de l'assistant de création de machine virtuelle
b. Étape 1/5 : Méthode d'installation
Choisissez la méthode d'installation du système d'exploitation :
- Média d'installation local (image ISO ou CD-ROM) : Pour installer depuis un fichier ISO téléchargé
- Installation réseau (HTTP, HTTPS, FTP) : Installation directe via Internet
- Importer une image disque existante : Utiliser un disque virtuel déjà configuré
- Installation manuelle : Configuration manuelle complète sans OS
c. Étape 2/5 : Sélection du média
Configurez la source d'installation :
- Choisir un média d'installation :
- Cliquez sur "Parcourir..."
- Naviguez vers votre fichier ISO
- Exemple :
/home/user/Rocky-10.0-x86_64-minimal.iso
- Détection automatique :
- Cochez "Détecter automatiquement depuis la source/média d'installation"
- virt-manager identifie automatiquement le système d'exploitation
- Si la détection échoue, sélectionnez manuellement dans la liste déroulante
d. Étape 3/5 : Mémoire et CPU
Configurez les ressources matérielles allouées à votre VM :
- Mémoire RAM :
- Le minimum recommandé s'affiche automatiquement
- Exemple : 2048 MB pour Rocky Linux
- Ajustez selon vos besoins et les ressources disponibles de l'hôte
- CPUs :
- Nombre de processeurs virtuels à allouer
- Exemple : 2 CPUs pour un usage standard
- Ne dépassez jamais le nombre de cœurs physiques disponibles
e. Étape 4/5 : Stockage
Configurez l'espace de stockage pour votre machine virtuelle :
- Activer le stockage pour cette machine virtuelle (option cochée par défaut)
- Créer une image disque pour la machine virtuelle :
- Taille recommandée : 20 GB minimum pour la plupart des systèmes
- Emplacement : Défini automatiquement dans
/var/lib/libvirt/images/
- Format : qcow2 (format recommandé pour l'optimisation d'espace)
- Sélectionner ou créer un stockage personnalisé :
- Cliquez sur "Gérer..." pour accéder aux options avancées
- Permet de choisir un emplacement et format spécifiques
f. Étape 5/5 : Récapitulatif et finalisation
Finalisez la configuration de votre machine virtuelle :
- Nom de la VM : Choisissez un nom descriptif (exemple : "rocky10.0", "ubuntu-dev", "test-vm")
- Réseau : Sélection de réseau → Généralement "default" (configuration NAT)
- Personnaliser la configuration avant l'installation :
- Cochez cette option pour accéder aux paramètres avancés
- Permet de modifier la carte réseau, ajouter des périphériques, etc.
Cliquez sur "Terminer" pour créer définitivement la machine virtuelle.
6. Configuration avancée (optionnelle)
Si vous avez coché "Personnaliser la configuration avant l'installation", vous accédez à des options de configuration détaillées :
a. Onglet Aperçu
- Architecture : x86_64 (architecture 64 bits standard)
- Hyperviseur : KVM (Kernel Virtual Machine)
- Firmware : BIOS ou UEFI selon vos besoins
b. Onglet CPUs
- Allocation CPU : Ajustement fin des ressources processeur
- Topologie : Configuration des cœurs, threads et sockets
- Fonctionnalités : Options CPU spéciales (virtualisation imbriquée, etc.)
c. Onglet Mémoire
- Mémoire maximum : Limite haute de RAM allouable
- Mémoire actuelle : Allocation de RAM au démarrage
- Activation du swap : Gestion de la mémoire virtuelle
d. Onglet Disque dur
- Type de bus : VirtIO recommandé pour des performances optimales
- Format d'image : qcow2 par défaut (format efficace)
- Emplacement : Chemin complet du fichier disque virtuel
e. Onglet NIC (Réseau)
- Source réseau : "default" pour une configuration NAT standard
- Type d'interface : VirtIO recommandé pour les performances
- Configuration MAC : Adresse MAC automatique ou personnalisée
7. Installation du système d'exploitation
Une fois la VM créée, le processus d'installation du système d'exploitation commence automatiquement :
a. Démarrage automatique
La machine virtuelle démarre automatiquement après sa création et charge le média d'installation (ISO) configuré précédemment.
b. Console VNC
virt-manager ouvre automatiquement une fenêtre de console VNC qui vous donne accès à l'écran de la machine virtuelle, exactement comme si vous étiez physiquement devant la machine.
c. Installation normale
Suivez la procédure d'installation standard du système d'exploitation choisi. Le processus est identique à une installation sur machine physique.
d. Touches spéciales
Utilisez le menu "Touche d'envoi" de virt-manager pour envoyer des combinaisons de touches spéciales comme Ctrl+Alt+Del à la machine virtuelle.
8. Gestion des machines virtuelles
Une fois vos machines virtuelles créées, virt-manager offre de nombreuses options de gestion et de surveillance :
a. États d'une VM
- Éteint : VM complètement arrêtée, aucune consommation de ressources
- En cours d'exécution : VM active et fonctionnelle
- En pause : VM suspendue temporairement en mémoire
- Sauvegarde : État de la VM sauvegardé sur disque
b. Actions principales
- Démarrer : Lance une machine virtuelle éteinte
- Redémarrer : Effectue un redémarrage propre de la VM
- Forcer l'arrêt : Arrêt forcé (équivalent à débrancher la machine)
- Pause/Reprendre : Suspension temporaire et reprise de l'exécution
- Sauvegarder : Sauvegarde complète de l'état actuel
c. Surveillance et métriques
- Graphiques de performance : Visualisation en temps réel de l'utilisation CPU, mémoire, réseau et disque
- Détails matériels : Vue détaillée de la configuration actuelle
- Console : Accès direct à l'écran et au clavier de la VM
9. Fonctionnalités avancées
virt-manager propose plusieurs fonctionnalités avancées pour une gestion professionnelle des machines virtuelles :
a. Snapshots (instantanés)
Les instantanés permettent de sauvegarder l'état complet d'une machine virtuelle :
- VM éteinte → Clic droit → "Prendre un instantané"
- Nommez votre snapshot de façon descriptive
- Restauration possible à tout moment vers cet état
- Gestion complète via l'onglet "Instantanés" de la VM
b. Clonage de VMs
Le clonage permet de dupliquer rapidement une machine virtuelle :
- VM éteinte → Clic droit → "Cloner..."
- Définissez un nouveau nom et emplacement de stockage
- Un clone complètement indépendant est créé
- Gain de temps considérable pour créer des VMs similaires
c. Migration
- Migration à froid : Transfert d'une VM éteinte vers un autre hôte
- Migration à chaud : Transfert d'une VM en fonctionnement (configuration réseau avancée requise)
d. Réseau avancé
Plusieurs modes de réseau sont disponibles selon vos besoins :
- Réseau NAT : Accès Internet via l'hôte (configuration par défaut)
- Réseau bridge : VM directement accessible sur le réseau local
- Réseau isolé : Communication uniquement entre VMs
- Réseau host-only : Communication exclusive hôte-VM
10. Bonnes pratiques
Pour une utilisation optimale de virt-manager, suivez ces recommandations éprouvées :
a. Sécurité
- Mots de passe forts : Utilisez des mots de passe robustes pour toutes les VMs
- Mises à jour régulières : Maintenez à jour le système hôte et les VMs
b. Erreurs de permissions
Si vous rencontrez des erreurs d'accès :
12. Conclusion
virt-manager représente une solution de virtualisation complète, puissante et accessible pour Linux. Cet outil open source offre toutes les fonctionnalités nécessaires pour créer, gérer et administrer efficacement des machines virtuelles dans un environnement professionnel ou personnel. Grâce à son interface graphique intuitive, virt-manager démocratise l'accès à la virtualisation avancée tout en conservant la flexibilité et les performances des technologies KVM/QEMU sous-jacentes. Que ce soit pour le développement, les tests, la formation ou la production, cet outil s'adapte à tous les besoins. Les fonctionnalités avancées comme les snapshots, le clonage, et la gestion réseau sophistiquée en font un concurrent sérieux aux solutions propriétaires, avec l'avantage supplémentaire d'être totalement libre et gratuit. La virtualisation ouvre de nombreuses possibilités : environnements de test isolés, laboratoires d'apprentissage, consolidation de serveurs, et bien plus encore.
13. Voir aussi
Vous pouvez consulter ces autres articles :
hapket darelle maouchca
etudiante a ENSPY
No comments yet. Start a new discussion.